Le 27 mai, le groupe se trouve à l'affiche du Song-festival de Zuidlaren (Pays-Bas) avec le rocker allemand Peter Kraus et les Blue Diamonds (duo néerlando-indonésien) dont le grand succès est « Ramona ». Ce festival est un triomphe pour eux, plus de cinq mille jeunes leur font une ovation. Le vendredi 2 juin a lieu le premier Festival des Teenagers, à la salle Vinci situé au 9e étage du Centre International Rogier, près de la Gare du Nord à Bruxelles.
Trois mille personnes attendent chaudement les vedettes de ce show 100 % rock présenté par le merveilleux Jean-Claude : Will Tura, Olga, Pete Monti, Cecily Forde, les Seabirds, Dan Ellery, Bob Rocky, les Spoetnicks, les Jokers (tous belges). Les vedettes sont les Cousins et Richard Anthony. Puis le quatuor s'envole pour l'Italie pour y faire de la promotion car un premier disque y est déjà paru. Ils doivent enregistrer une dizaine de passages télévisés qui se font sur Ampex (ancêtre de la vidéo). C'est ainsi que les deux chaînes de la RAI présentent / Cousins dans des émissions telles que Caterina Show (avec Sacha Distel, Giorgio Gaber et bien entendu Caterina Valente) et Canzonni Da Mezza Sera.
En juillet, ils ont trois chansons classées dans le hit-parade (du jamais vu en Belgique). Pour raison commerciale, « Parasol » paraît chez les disquaires avec la même pochette, mais avec une autre face B, « Aye Lula », un chachacha. Avant le départ en Italie, Guido Dovan est entré seul en studio mettre sa voix sur d'autres versions de chansons déjà enregistrées. C'est ainsi qu'il y a une adaptation française de « Parasol », « Marchand De Parasols », et « Plere Pays Moin » qui devient « Si Loin De Moi », et des reprises allemandes de ces mêmes mélodies.
Pour le marché étranger, les Cousins feront souvent appel à cette tactique. Entre-temps, un second super 45 tours sort en France en mai avec « Kana Kapila », « Bouddha », « Aye Lula » et « Plere Pays Moin », avec la même pochette que le second simple. Pour les mois d'été, ils décrochent un contrat pour animer trois fois par jour, du 12 juillet au 11 septembre, un nouvel établissement dénommé Nouvelle Vague, situé sur le toit du Kursaal d'Ostende, ville estivale de la côte belge.
Les Cousins font ainsi partie du premier Festival des Teenagers qui se déroule à Zeebruges le lundi 14 août. Ils partagent l'affiche avec Conny Fro-boes, Udo Jurgens, Los Machucambos, Will Tura, Los Amadores et Clark Richard. Au préalable, les Cousins ont participé à la partie variété du troisième Festival de Jazz de Comblain-la-Tour. Présentée par Marcel Fort (de Radio Luxembourg), cette réunion en plein air du dimanche 30 juillet amène plus de 10 000 personnes, avec Sacha Distel, Colette Deréal, Diana Dors et Jackie Seven.
Fin août, ils partent trois jours à Berlin pour la TV allemande où ils proposent leur version germanique de « Parasol » dans l'émission Télé-Bar. Ils terminent l'automne par de nombreux galas. Le samedi 7 octobre, pour la deuxième Nuit des Sports à l'Eden de Liège, le groupe, qui est le clou de la soirée, joue en exclusivité son tout dernier 45 tours, « Dang Dang » et « Stodola », deux rocks chantés, l'un en anglais, l'autre en petit nègre. Les deux faces se classent 4e (Wallonie) et 9e (Flandres) en novembre.
PEPPERMINT TWIST
« Dang Dang » est aussi enregistré en allemand et en français. On le retrouve en France sur le simple couplé avec « Tu N'M'Avais Pas Dit » et sur le super 45 tours avec « Marchand De Parasols » et « Tentation » (« Temptation » des Everly Brothers). Sa pochette montre pour la première fois une splendide photo couleurs des quatre Cousins.
« Dang Dang » est repris par Annie Cordy sous le titre « Dingue Dingue ».
Le quatuor retourne en studio (toujours à Bruxelles mais dans celui de Palette situé à la Madeleine) pour y préparer de nouveaux morceaux. Pour les fêtes de fin d'année, ils sortent simultanément un EP de Noël et un second 25 cm. Le premier offre une pochette en couleurs où l'on voit Guy Dovan habillé en Père Noël offrant une guitare à son frère André Shore.
Les quatre morceaux, fort connus, ont été arrangés par Guy Dovan et Willy Albimoor : « Silent Night », « O Little Town Of Bethlehem », « Le Messager Des Anges » et « Le Sommeil De L'Enfant Jésus », soit quatre jolis cantiques interprétés en anglais et en français. Quant au 25 cm, avec une photo en noir et blanc, il regroupe dix titres dont huit nouveaux : « Michael » (un negro-spiritual en anglais, énorme tube des Highwaymen, repris par Rika Zaraï puis plus tard par Johnny Hallyday sous le titre « Pour Nos Joies Et Pour Nos Peines »), « Mumblin' Mazie » (un rock médium de Johnny Otis, interprété également par Cliff Richard & The Shadows), « Nothin' » (une composition de Guy Dovan), « Pep-permint Twist » (le twist endiablé de Joey Dee & The Starliters), « Apache » (une version lente du tube des Shadows), « Twistin' Baby » (toujours de Guy Dovan), « You Caugh Me On The Hop » et « When The Cousins Corne Twistin' In » (une époustouflante déclinaison twistante du standard • When The Saints Go Marchin' In »).
La plupart des compositions des Cousins sont écrites par Guy Dovan (le chanteur). Outre les autres membres de la formation, il est aidé la plupart du temps par Earl Gary et Van Aleda pour les paroles. Autre personnage important pour les Cousins, Willy Albimoor, pianiste-chef d'orchestre, est dans l'ombre leur conseiller artistique, réalisant la plupart des arrangements, voire les chœurs. Décembre apporte aussi un changement de look chez nos quatre musiciens Ils abandonnent leur tenue latino-américaine pou un costume bleu nuit dont la veste porte une pochette bordeau, avec chemise blanche et nœud twist, de teinte bordeaux aussi avec un brillant au centre.
En ce mois de fêtes, on les voit au Ciné-Théâtre de Châtelet avec Adamo (débutant), Jackie Seven, le trio André Brasseur et les Frénétiques. Le 17, ils sont à Tourcoing au Fresnoy-Dancing à l'affiche avec Sim et les Chakachas et pour le nouvel ar avec Dalida. Les critiques sont élogieuses dans les quotidiens des deux communautés linguistiques. Ils sont en couverture du N°63 de Juke Box du 19 janvier 1962, tout comme ils l'avaient déjà été dans celui d'avril 1961.
Début 1962, de nouveaux disques font leur apparition. Les simples comportent « Peppermint Twist », chanté dans diverses langues. Er français (40115) avec en face B « Elle A Dit : Mmm » (d'après « Mumbiin' Mazie ») ; en anglais (40116) et en allemand (40117). Pour ces deux derniers, l'autre face est l'instrumental « Manhattan Spiritual » de leur premier 25 cm. Nous sommes en pleine période twist, une danse révolutionnaire auprès des jeunes qui permet à ceux-ci de se défouler sans le besoin d'un partenaire. Ce sera le prélude à de nombreuses autres danses dont le madison, le surf puis le jerk.
Leur version de « Peppermint Twist » emballe la jeunesse belge, se classant 4e, devant l'original de Joey Dee. Stars en Belgique, les Cousins se perfectionnent dans leur show. Mis au point par Guido Dovan, diverses modifications sont apportées. Notamment côté sonore où, par son ingéniosité, il trouve un système donnant un écho étonnant à leur voix. Cette technique assez complexe réside dans la connexion des micros passant par un pré-ampli, un enregistreur à bandes et l'amplificateur proprement dit. Ce moyen donne une ampleur phénoménale dans une sono qu'aucun autre groupe ne peut produire à cette époque.
Afin de faciliter leur déplacement sur scène, une autre invention est à mettre à leur actif : une sorte de porte-micro métallique que les trois guitaristes dissimulent sous leur veste. Ce qui leur permet dans les concerts de bouger sans devoir rester devant un pied de micro, avec un son net et audible. Les Cousins s'internationalisent car leurs disques se vendent dans le monde entier. On peut trouver des pressages au Japon, en Australie, Argentine, Brésil et même aux Etats-Unis où Palette à une succursale. C'est sous le nom de Continental Cousins que leurs disques sont distribués là-bas car il existe déjà un orchestre qui porte le nom de Cousins.
En Argentine, publiés sur Disc Jockey, c'est avec la dénomination « Los Primos » (traduction espagnole de Cousins) qu'ils sont connus. Le groupe, à son apogée, est sollicité de toutes parts en tant qu'attraction de soirées dansantes, de compétitions sportives, voire même dans des salles de cinéma pour la première de certains films.
Le vendredi 2 février, avec Serge Gainsbourg, ils sont les artistes vedettes du Bal du Droit dénommé Event 62, organisé par le cercle d'étudiants de l'ULB au centre culturel d'Uccle. Cette soirée est animée par le grand orchestre d'Albert Langue & Ses Dixies Stompers. Bien que peu connus en France, si ce n'est dans le Nord où ils se produisent assez souvent, c'est au tour de Paris de les accueillir.
Courant mars, les Cousins passent à l'Alhambra et à l'Olympia où ils sont les vedettes américaines du spectacle de Caterina Valente. Présentée par Pierre Doris, leur prestation avec l'orchestre de Raymond Lefèvre fait l'objet d'une diffusion sur les ondes le mercredi 14 mars à 20h15. A ce moment, Bruno Coquatrix, enthousiasmé par leur show, leur conseille de venir s'installer à Paris en leur promettant de nombreux contrats. Cela ne se fera pas, du fait d'autres engagements déjà signés.
Fin mars 1962, les Cousins partent pour l'Angleterre durant quelques jours où ils participent à des émissions télévisées pour les chaînes de la BBC et ITV. Durant ce bref séjour, ils se produisent au célèbre Stork Club de Londres. Malgré le succès obtenu, ils doivent repartir car les lois anglaises sont intransigeantes sur le permis de travail des étrangers. En avril, c'est au tour de la TV danoise de les recevoir à Copenhague.
Au même moment sort en France le super 45 tours avec « Peppermint Twist », « Stodola », « Elle A Dit : Mmm » et « Moi, Rien » (version française de « Nothin' »). Une superbe pochette photo couleurs montre le quatuor à bord d'une Sunbeam décapotable blanche. En Belgique paraît le simple « When The Cousins Corne Twistin' In », couplé à « Hey Mae », un super rock composé par les frères Kershaw. Cette face B a la préférence des Belges, classée 3e en juillet.