Cette année 1963 débute sur les chapeaux de roues pour la formation. Elle est toujours à l'affiche de nombreux galas. Après un court mais brillant second passage au Danemark, ils sont les vedettes d'une émission de la radio et de la TV hollandaise, Tot Uw Orders, retransmise en direct d'une base militaire d'aviation située à Bergen-op-Zoom.
Leur prestation emballe les 6 000 personnes qui assistent à leur concert. Mais, début février, un nouveau coup de tonnerre survient chez les Cousins quand Adrien Ransy, le batteur, décide de les quitter, n'étant plus enchanté par leur répertoire. Il désire se consacrer à une musique plus recherchée. Le choix du remplaçant se porte sur Pol Pécriaux (surnommé Pépé), un Bruxellois (né au Congo) qui vient de fêter ses 21 ans. Après quinze jours de répétitions, Pol « Pépé » Pécriaux est prêt à devenir l'un des Cousins aux côtés des deux frères Van Den Meerschaut, alias Guy Guido Dovan (guitare, chant) et André Shore (guitare, chant), avec Jean Huysmans (basse).
Le 23 février il est dans la formation qui anime le Festival des Jeunes, à l'Hôtel de Ville de Châtelet, avec les Fury Boys. Pendant ce temps, quatre super 45 tours sont disponibles sur les marchés belge et français. En Belgique les versions françaises de « Hey Hey », « Marilyn » et « Relax », plus « Le Robot », sont au menu de l'un, tandis qu'un autre propose « Lawdy Lawdy », « Sweet Virginia », « Hambone » et « Limbo Rock ».
Du côté de l'Hexagone, ce dernier est également pressé, alors qu'un autre regroupe les adaptations françaises de « Relax », « Relax Baby », de « Rosés Are Red », « Je Reviendrai My Love » (aussi aux répertoires de Nana Mouskouri et Rika Zaraï) et de « Hey Hey », le quatrième étant l'instrumental « Le Robot ». La suite des aventures des Cousins vous sera contée dans le prochain numéro de JBM.
En mars 1963, les Cousins, soit les deux frères Van den Meersschaut, alias Guy Dovan (guitare, chant) et André Shore (guitare, chant), plus Jean Huysmans (basse) et Pol « Pépé » Pécriaux (batterie), sont les acteurs occasionnels du film « Hocus-Focus » présenté par la TV flamande BRT pour le Festival de Montreux lors des rencontres des télévisions européennes. Pour cette prestation, ils sont déguisés en Romains. On peut aussi y voir les artistes flamands Will Tura et Freddy Sunder.
Ce film est retransmis sur de nombreuses chaînes dont la RTF, le vendredi 23 août. Côté disque, un nouveau 45 tours voit le jour, avec deux pochettes différentes, l'une en noir et blanc avec les Cousins sur l'aile d'un avion de tourisme et l'autre en couleurs, sur fond rouge, où le quatuor est pris de trois-quarts. Ce disque comporte l'instrumental « Anda », avec une rythmique de castagnettes, du guitariste belge Jo Van Wetter qui créera plus tard « La Playa ». L'autre face est « Wadiya », un rock endiablé sur des paroles anglaises du trio Earl Gary-Van Aleda-Jean Rolle. Bien que d'enfer, ce simple n'obtient qu'une 18e position à la bourse des succès.
Ces pochettes permettent de voir le batteur Pol Pécriaux, le nouvel arrivé. Le 23 mars se déroule à Londres le Grand Prix Eurovision de la Chanson, où seize pays sont représentés. C'est le Danemark qui gagne grâce au couple Grethe & Jor-gen Ingmann qui interprètent « Dansevisa ». Les Cousins l'enregistrent en version instrumentale, qui paraît sur un simple avec en face B « Boomeranga », un rock surchauffé de Willy Albimoor, soutenu par des chœurs.
GRANDES TOURNÉES
Le 5 mai, la ville de Binche les accueille en plein air pour un Big Show avec Burt Blanca, Richard Wéry et Dick Rivers. Le 3 juin, ils sont pour la deuxième fois les vedettes du Goûter Matrimonial de Trazegines, avec Adamo et Robert Cogoï. En juin paraissent coup sur coup en France deux super 45 tours. Le premier comprend « Wadiya », « Dansevise », « An-da » et « Marche Tout Droit » (version française de « Walk Right In » des Rooftop Singers, défendue par Claude François et Frankie Jordan). Une splen-dide pochette couleurs présente le groupe en pied.
Le deuxième, toujours avec une pochette quadri reprenant la pose sur l'avion, comporte quatre chansons en français : « Toodeloo », « Hully Gully Boy », « Je N'Oserai Plus Jamais » et « J'Ai Revu Ton Visage ». Deux chansons rythmées et deux ballades, composées par Guy Dovan pour les trois premières et par Pierre Minne pour la dernière, dont tous les textes sont du Français Frank Gérald. Ces titres sortiront plus tard en Belgique sur deux simples.
Le lundi 1er juillet, le club Les Cousins organise une surboum pour son quatrième anniversaire. Son directeur, Jean-Paul Wittemans, fait bien sûr appel au combo et à Robert Cogoï. Le 14 juillet, les Cousins et Robert Cogoï sont également au programme du deuxième Festival de la Guitare d'Or de Ciney dont les vainqueurs, côté groupes, sont I Cogoni (futurs Sunlights). Le mardi 16, ils sont au Casino d'Ostende avec Will Tura et les Croque-morts.
Pour ces grandes vacances 1963, deux simples sont édités. Le premier, en juillet, offre les instrumentaux « SOS » (sur le tempo de cet appel de détresse en morse) et « Tel Aviv » (du soliste André Shore), avec un accompagnement de violons de Willy Albimoor. Ces deux morceaux n'ont pas la faveur du public. Le second, en septembre, chanté en allemand, « Bye Bye Lola »/« Honolulu Love », est destiné au marché germanique. Sur une inspiration hawaïenne, les Cousins sont ici accompagnés par un grand orchestre. Bien que ces chansons soient mentionnées dans le Cashbox d'octobre comme étant enregistrées à Frankfort (ce qui est faux), elles passent inaperçues auprès du public.
Septembre est aussi l'occasion pour le groupe de souffler en prenant un peu de repos avant d'entamer deux grandes tournées. Bizarrement les titres interprétés en français sortent dans des pays tels que le Brésil, l'Espagne, l'Italie et le Canada. La première des tournées a lieu en octobre dans les Flandres belges. Dénommée Tura toernee, elle mène les Cousins et le chanteur flamand Will Tura dans les principales villes flamandes. La seconde est la première en dehors du continent européen, organisée par Palette. Durant un mois, le groupe se produit à Madagascar et à la Réunion.
Au départ de l'aéroport de Paris, début décembre, les Cousins connaissent quelques mésaventures. Tout d'abord leurs billets d'avion tardent à arriver. Le préposé de Palette-France les a fait déposer à leur hôtel parisien alors qu'ils l'ont déjà quitté. De plus, leur matériel ne peut être expédié avec eux qu'en payant une forte somme. Finalement, avec un peu de retard, ils embarquent avec leur matériel.
Le responsable de chez Palette se souviendra longtemps de cette aventure car il a dû courir pour récupérer les billets et débourser un gros montant pour le transport et la déclaration du matériel. Quittant le froid du sol français, ils débarquent à Tananarive sous le soleil. Une foule se trouve à l'aéroport. Inquiets de voir tout ce monde, les Cousins se renseignent et apprennent que ces gens attendent l'arrivée du Pape Paul VI.
Le lendemain, à la une du seul quotidien malgache, on peut voir les Cousins figurer à côté de l'article sur le Pape annonçant leur visite. Les Cousins, très étonnés de leur popularité sur l'île, où les Surfs sont inconnus, entament leur série de galas. Pour le réveillon de Noël, ils sont à l'hôtel Plage et, pour le Nouvel An, ils rejoignent la Réunion, avec un régiment de la Légion étrangère. Le 6 janvier 1964, ils quittent le sol africain.
Après quelques jours de détente en famille ils retournent en studio. En février sort le simple « P'tits Oiseaux » (calypso tiré du folklore antillais arrangé par André Shore sur des paroles anglaises de Earl Gary & Van Aleda), couplé à « It's The Beat », un rock interprété et composé par Guy Dovan sur un texte du même tandem. Ce titre annonce la couleur. En effet, les Cousins sont aussi influencés par ce style de musique venu de Liverpool.